Mission [Rang F] Disparitions Spectaculaires ! [Utsuro]

Lancelot se retint de renifler et atteignit un mouchoir de soie dans sa poche, qu’il porta à son imposant nez avant de délicatement souffler dedans. Le froid était impitoyable pour son noble appendice. Il avait beau avoir connu des jours bien plus frais, le fait était que son nez était fort sensible.

"Excepté le mistral, n’est-ce pas…"

Des mots destinés à lui seul. Il n’attendait pas depuis bien longtemps, mais le climat d’Amagasaki se montrait implacable dès lors qu’on s’éloignait des foyers et de la chaleur humaine de la ville elle-même. Si en plus des rhumes voilà qu’il fallait se soucier de disparitions mystérieuses… Lyos était décidément sans pitié et fort peu juste dans sa répartition des malheurs en ce bas monde. Un coup de vent glacial décida l’homme à utiliser de son pouvoir sur la cape rouge bordeaux posée sur ses épaules. D’un coup, elle se fit plus chaude, tout en conservant sa légèreté. Il décida de ne pas la doter de parole, quand bien même la solitude allait finir par le ronger (il lui était fort peu agréable de discuter avec une extension de sa personne). Non, sa partenaire allait finir par arriver.

C’était sa toute première mission et, bien qu’il ne l’admettrait jamais ouvertement, il était fort soulagé d’être accompagné pour son baptême du feu. Il prendrait exemple sur la jeunesse. Et puis, les alentours du domaine des Psychés n’étaient pas des plus hospitaliers. S’il n’escomptait pas non plus partir pour plusieurs mois, il était toujours plus agréable de voyager accompagné. En espérant que quand viendrait le moment de faire ses preuves…

Il secoua la tête, chassant ces mauvaises pensées de son esprit. Il devait se concentrer. Peut-être trouver quelque chose à faire pour s’occuper. Il reporta son attention sur la mule lourdement chargée de provisions et d’équipements de survie qui attendait à ses côtés. Il vérifia que les sangles étaient bien serrées et que le contenu des gourdes n’avait pas gelé. Ils devraient probablement abandonner la monture en cours de chemin, en raison du relief des environs, mais cela ne voulait pas dire qu’ils pouvaient se permettre de se montrer imprudents avec les préparations de ce style. Tout semblait en ordre. Le bruit de pas dans son dos attira son attention. Il fit élégamment volte-face et salua la nouvelle venue en la pointant du bout de sa canne après avoir effectué deux moulinets avec cette dernière.

"Bonne matinée, jeune fille ! Prête à percer la neige de tes par tes pas et les mystères de par ton intellect ?"

Un jour, dans le monde, une personne s'est levée en se disant "l'esprit domine la matière". Je ne sais pas pour vous, mais en tout cas, dans les environs d'une montagne avec de la neige, le froid et la monté en altitude, ce dicton, ça semble juste être quelque chose lancé par un idiot un samedi soir pour essayer d'impressionner avant de finir, sous une table, avec la 8e bière. Un truc de frimeur, et qui prouve qu'il y a des limites.

La neige, elle, par contre, elle est pas dans le département des limites ici. Amagasaki, dans le nord, avec ses montagnes et ses températures à vous rafraîchir cette bière mentionnée sitôt. Petit coin honnête, où les degrés s'en vont, et où une petite silhouette s'interroge encore sur le temps qu'elle n'est pas revenue dans la région. La maison des psychés c'est dans ces environs, elle a vraiment pas choisi le meilleur endroit au monde pour se poser. Mieux que le désert pour les renforcés vous direz... Mais la petite silhouette, semblant plus large à cause de son sac, vient enfin de mettre le doigt sur sa réponse.
Quelques mois. Mais ces quelques mois n'auront pas suffi à l'émousser du froid. Elle est chaudement vêtue, elle laisse un petit nuage condenser chaque fois qu'elle souffle, elle a le bout du nez un peu rouge, mais, elle ne pourra pas prétendre avoir froid. Peut-être un peu dans le côté frais cependant, mais rien de bien embêtant. Non, la chose la plus embêtante pour l'heure actuelle, c'est retrouver la personne avec qui notre protagoniste devra œuvrer.

Grand, qu'on lui a dit. Du genre vraiment grand et fringant, pour le décrire. Ainsi la petite mage s'imagine devoir trouver big foot dans les montagnes, en costume de soirée extravagant. Pas vraiment la tâche la plus simple, et pourtant, rien qui ne lui fera lâcher son carnet de voyage. Le seul problème, c'est qu'en se rapprochant des sommets et des endroits moins fréquentés, un peu de tout rôde. Entre les quelques animaux sauvages -notons ce renard qui observe en silence le passage de quelques fous en manque de fraîcheur et les éventuels bandits, notre petite mage lève un sourcil. Grand, qu'on lui a dit.

Et plus loin, la main portée comme une visière, elle peut le voir.
Le légendaire... Big slim foot. Eh. Elle hausse de nouveau les sourcils. Si c'est son homme, on ne lui a pas menti. Il est bien haut, il fait un magnifique point de repère de son rouge vêtu, mais en plus, il semble bien parler dès le matin. Peut-être un peu faible en terme de carrure, à comparer de son image de big foot mais... Il a au moins la tenue élégante et voyante. Et visiblement pas si froid, si ce n'est pour son nez rougeoyant. Un camarade en somme, tant vestimentaire que nasal.
Et aux propos exaltés de cet homme démesuré, le scrouich scrouich de la neige écrasée sera une réponse le temps d'arriver à une hauteur... Enfin, à une distance favorable. Refermant son carnet de voyage, la petite mage relève son chapeau de son index, dévoilant sa frimousse franche, avant de répondre enfin à ce geste de canne d'une courbette de cette même main.

"Messire, vos mots sauront apporter un peu de chaleur à ce début de journée des plus rafraîchissant. Malheureusement je me vois navrée de vous reprendre sur la désignation de fille qui ne saurait être totalement appropriée pour me désigner." Le ton est amical, le rappel sans la moindre animosité. Et au parler de son interlocuteur, notre petite psychée ne semble pas être dérangée. Mais est-ce que le sens de sa pensée aura été retranscrit de la meilleure des façons ? Elle n'en est pas le moins du monde dérangée. Quitte à parler d'âge, son interlocuteur semble bien mûr sur ce plan et donc, digne d'un certain respect. "Cependant, messire" le sobriquet semblant approprié, notre petite mage s'en tiendra à celui-ci pour énoncer le grand homme "En ces montagnes, la neige et la faune ne sont pas les seuls à pouvoir être inhospitaliers. Votre chance vous aura apporté une volontaire pour vous aider à rechercher ces vérités cachées, et une alliée pour vous soutenir dans ces arias." Et sous-entendu, ne vous aura point apporté un couteau à bout de bras ou de voleurs mal intentionnés.

Enfin, à bien y regarder, big slim foot le non-nommé pour l'heure semble lui aussi avoir apporté un sacré matériel... Et une mule. Eh. Notre Utsu, de son sac, de ses sacoches à sa ceinture, et de ses gourdes, remplie déjà amplement cette fonctionnalité. Mais elle ne restera point une mule sans nom, aux côtés d'un géant inconnu. La petite mage, vers ce géant accueillant, tend une main gantée en signe d'amitié.

"Utsuro, de mon nom donné et aventurière, de ma vocation trouvée. Ce plaisir que j'espère partager, de rencontrer un allié distingué que je ne crois avoir eu la chance d'avoir rencontré de mes passages épars chez les psychés, saura m'apporter une confiance en ces monts enneigés."
Une présentation bien normale en somme. Mais qui n'en oubliera cependant pas l'essentiel. De ce nouveau terme d'allié, elle mentionne indirectement le pourquoi de cette réunion saugrenue.

Bigre. Maintenant qu’il la voyait de plus près, il remarquait que la demoiselle trimballait déjà un barda conséquent sur elle. Il passait pour un âne avec sa mule. On sentait là le débutant complet : il pensait devoir tout naturellement fournir le matériel pour deux. À bien y réfléchir c’était idiot comme idée, sa partenaire était tout autant si ce n’est plus expérimentée que lui, mais bon. Au moins ils ne mourront pas de faim. Voilà une cause potentielle de décès en zone hostile qu’ils pouvaient déjà oublier.

La jeune femme aux traits juvéniles se révéla être dotée d’un vocabulaire fourni et de manières impeccables qui firent naître un sourire sur les lèvres de Lancelot. Les préjugés qui faisaient des explorateurs du Dungeon des brutes écervelées n’étaient rien que cela. Des idées reçues. Enfin, il se doutait que tous n’étaient pas aussi bien élevés que sa partenaire du jour. Mais il était ravi de commencer sa carrière aux côtés de celle-ci plutôt qu’une autre. Avec une politesse remarquable, la demoiselle corrigea l’ex-marchand sur son emploi du terme "jeune fille". Il hocha la tête en fermant les yeux, d’un air compréhensif. Ce ne devait pas être la première fois que quelqu’un se trompait sur son âge réel au vu de sa petite stature et de ses traits fins.

"Je vous présente mes plus plates excuses, ma Dame. J’ai rendu hâtivement mon jugement, mais comprenez que mon grand âge me fasse voir un certain surplus de jeunesse en chacun."

Le vouvoiement était désormais d’usage, désormais qu’il était renseigné sur l’âge réel de la rougeoyante. Il était fort peu agréable de devoir passer du "tu" au "vous" au beau milieu d’une conversation, mais le grand homme se rassura en pensant au fait que l’inverse était encore pire, puisque révélateur d’une perte certaine de respect. La chapeautée poursuivit en rassurant l’homme sur ses intentions. Si Lancelot n’avait pas de doute particulier sur ces dernières, il prit note de la chose et se jura de se présenter clairement en tant qu’allié la prochaine fois qu’il aborderait un aventurier dans les contrées plus sauvages du Lyos’s World.

Une petite main ouverte fut tendue vers le colosse. La Dame répondait donc au nom d’Utsuro, ne se souvenait pas avoir croisé Lancelot auparavant et semblait plus que prête à entamer la mission. Lancelot l’aimait déjà beaucoup. Son langage était aussi fourni qu’il était subtil et elle paraissait avoir un sens de l’observation affûté et une mémoire conséquente.

Le grand corps élancé s’arqua en direction d’Utsuro. Lancelot se saisit délicatement de la main qu’on lui présentait et pressa délicatement et brièvement le gant contre ses lèvres. Un baisemain parfaitement exécuté, le b.a.-ba des mondanités. Avant de lâcher la main, il se présenta à son tour.

"Lancelot Dovenhart. Tout le plaisir est pour moi."

Il n’avait pas de crainte à utiliser son nom de famille. Plus personne ne se souvenait du jeune garçon terrassé par le Dungeon il y a plus de trente ans, même au sein de son lieu de formation. Quand à sa carrière de marchand, tous ou presque l’ignoraient en dehors de Koga et Himeji. Nulle crainte à avoir ici. Il relâcha sa fragile emprise et se redressa avant de poursuivre.

"Votre mémoire ne vous fait pas défaut, Dame Utsuro. Je ne suis pas un habitué des alentours et n’ai à vrai dire même pas de réel pied-à-terre en Amagasaki. N’ayez crainte, je suis toutefois bien renseigné sur les dangers des environs."

Il se retourna et se dirigea vers la mule, qu’il orienta vers des pics plus escarpés en la guidant par la bride. Lancelot adressa un grand sourire à sa partenaire tout en pointant du doigt dans la direction générale de leur destination.

"Il nous faudra grossièrement une demi-journée pour arriver au point où la progression se fera ardue. Et à partir de là, une heure environ à faire face aux éléments déchaînés avant d’arriver au cœur du secteur sensible."

Il enfonça sa canne dans le sol.

"J’ose présumer que vous êtes parée à faire face au phénomène qu'il nous incombe de débusquer ?"

Il aura été caractérisé comme une créature des montagnes dans une imagination farfelue, il se montre en réalité gentleman comme on en trouve bien peu en ces temps d'aventuriers. Une éducation semblant irréprochable, rappelant à notre petite mage les cours et soirées auquels elle a pu participer. Une habitude du parler et des mondanités, un adepte de la langue et du soin de l'apparence.
Qui eu cru, qu'avant d'escalader une montagne où un possible crime s'est produit récemment, Utsuro trouverait une personne si bien éduquée, respectueuse et compréhensible ? Il n'aura pas cherché à manifester plus de surprise, ni même questionner plus. Même si la mage en rouge n'est pas le moins du monde embêtée de cette erreur, la délicatesse de cet homme lui fait honneur. Tout comme les formalités qu'il finit par prendre, montrant l'importance déjà visible aux formalités et au respect d'autrui. Un léger hochement de tête approbateur, tant à ces propos qu'à son auto-dérision, il confirma ainsi la mémoire de la petite mage à son égard. Les premières impressions semblent avoir été positives des deux côtés, mais comme il est de rigueur, la petite dame ne laissera pas cet homme correct se réduire ainsi. Qu'il puisse bomber le torse, de la fine tour qu'il représente !
"Il n'y a aucune raison de vous excuser d'un mal que vous n'avez point commis, messire ; mais votre courtoisie est tout à fait honorable." Le rassurera-t-elle. "Néanmoins ne vous tracassez point de la sorte, car les affres du temps ne sauront vous arracher l'image d'un gentilhomme distingué, et votre vigueur éclatante n'aura rien à envier aux plus guilleret." Point de mensonges, point d'exagération dans ces propos. Seule la franchise caractéristique de notre petite mage s'exprime de par sa voix comme par son regard écarlate.

Mais la petite mage ne pourra s'empêcher de hausser légèrement un sourcil à ce vous. Bien peu habituée à l'entendre dans ses voyages où les quelques passages dans le dungeon, il saura la questionner un instant. Après tout... Qui vouvoierait une personne à l'allure si enfantine ? Mais nul besoin de s'y attarder, son attention se porte sur tout le matériel que le grand homme semble avoir apporté. La mule, comme précédemment observée, et les sacs qu'elle porte. Bien trop de choses pour une personne, exceptée s'il a pensé à emmener sa maison avec lui, en cas de potentiel vol pendant son absence. Mais cette hypothèse semble la plus loufoque, pourrait correspondre à un personnage comique, mais ne colle point à la stature de cette personne. Et à comparer avec le sac de notre mage, il semble avoir vraiment prévu du matériel pour plus d'uns.
Définitivement ce qu'on pourrait appeler une âme charitable, ou un véritable bleu dans le métier, peut-être. Mais l'animal ne sera point emportable à partir d'un moment, compte-tenu du chemin à prendre. L'escapade saura être agréable un temps, pour qui est habitué à ces exercices, mais le relief deviendra beaucoup moins clément pour le quadrupède dans un futur proche. Une variable que la mage pense avoir été prise en compte par messire Dovenhart. Il semble disposé et ordonné, à en croire sa tenue et ses actes. Peut-être simplement un débutant, un marchand ayant décidé de toute plaquer pour profiter de ce que le monde a à offrir, ou un noble excentrique. Allez savoir. Utsuro, elle, ne le sait pas. Mais comme il l'admet de lui-même, la montagne et les alentours de la région ne lui sont nullement familier.

"Voilà qui est fort rassurant, messire Dovenhart, de vous voir aussi prévoyant et pragmatique. Bien trop considèrent à tort l'aventure comme un acte accueillant, avant de se rendre compte bien tardivement qu'elle peut être une pièce courte et impartiale." Répond finalement la petite mage en rejoignant son partenaire du jour à ses explications de leur périple entamé. Elle apprécie réellement de voir qu'il est, lui aussi, terre-à-terre. Si elle ne fera aucune présomption sur son expérience, ne voulant se fier à son apparence élégante pour le juger avec des préjudices, elle appréciera les faits auxquels elle est confrontée.
Elle fait ensuite une légère pause dans ses propos, son index tapotant la couverture de son carnet de voyage. Ce geste, et quelques secondes pendant lesquelles elle émet un bruit semblable à une horloge d'entre ses lèvres, avant que finalement son doigt n'ouvre le carnet à une certaine page, résultat de sa réflexion, ne sont qu'une des particularités de l'aventurière en rouge. "Et pour concourir à vos connaissances, une carte de la montagne ne saurait être de trop." Enchaina-t-elle, dévoilant une carte manuscrite de la montagne et, par la même, une réponse aux suppositions de son locuteur. "Je n'ai malheureusement moi-même pas été plus haut dans la montagne, au cours de mes explorations. Mes propres connaissances ne viennent que de quelques livres et de racontars de chasseurs dans les bars." L'une des compétences essentielles à un aventurier, me direz-vous. Aller là où les personnes les plus à même de connaître se rassemblent pour affiner les recherches faites au préalable dans des bouquins. "Cependant, ces quelques préparatifs me semblent désignés pour prétendre à vous accompagner."

La carte s'étend sur les deux pages, avec des notes ci et là organisées de telle sorte qu'elles n'encombrent pas les parties intéressante et trahissent une habitude ; Les notes recensent quelques animaux sauvages de la région, d'éventuelles zones de chasses où il fera bon de s'identifier si des chasseurs s'y trouvent et surtout, un cercle élargie de la zone où les disparitions ont supposément eu lieu. Mais un bien trop maigre panel pour pouvoir trouver une piste sur qui, ou quoi, entraîna la rencontre du jour et la quête à résoudre.

Mais pour ce qui est du reste de ses préparatifs, la petite mage tapote la sacoche du côté gauche de sa ceinture.
"Pour ce qui est du reste..." Reprend-elle, "du peu de données que l'on possède réellement, je n'ai pu émettre que certaines hypothèses. Mais ces bagages sauront s'adapter si nécessaire, et vos propres possessions pourront peut-être elles-mêmes apporter le soutien souhaité." Mais bien loin de l'idée de dire qu'elle attend un miracle éventuel, ou qu'elle remet les responsabilités au grand homme distingué, la petite mage essaye surtout de faire comprendre qu'elle ne le laissera pas dans la panade au temps voulu. Car ils sont une équipe, dans un pic peu hospitalier, le travail d'équipe sera la clef de ce mystère. Elle laissera ce livre à disposition, bien que son apparence indique qu'il aura été un compagnon de voyage de l'aventurière depuis un bon moment, mais le soin manifeste qu'il aura reçu indiquera à raison qu'elle le considère avec affection.

Remontant son imposant sac, réajustant la ceinture tenant le reste de son équipement, l'aventurière réfléchit pendant un court instant. Il reste cependant une chose à mettre au point, en terme de préparatifs, avant de pouvoir échanger d'éventuels points de vue, ou discuter tout simplement le temps du trajet. Bien que le sujet soit délicat pour certains, le profil de son partenaire ne semble correspondre à une telle éventualité, aussi pourra-t-elle dans une certaine mesure soulever la problématique.

"Messire Dovenhart." Finit-elle par l'interpeller. "Pour certain, il est de coutume de tenir certaines informations cachées. Et c'est encore plus vraie dans la ligne de travail des explorateurs du donjon." Ce préambule ne devra point l'inquiéter sur si elle a des doutes sur sa personne ou si elle pense qu'il a emmené sa maison sur la mule au vu du ton amiable qu'elle emploie. "Je saurai assurément respecter une telle décision pour sa propre sécurité, en rencontrant des individus d'un jour. Cependant, une telle formalité peut, à raison, mettre en danger chacun au sein d'un groupe, aussi juste l'action peut-elle sembler." Son point de vue est posé, son regard rubis éclatant de son éternelle franchise. "Ainsi j'estime nécessaire de vous renseigner, même si elles sont modestes, sur mes capacités." Avec un claquement de doigt strictement esthétique et donc absolument inutile, une légère oscillation de l'air s'exécute avant que ce qui ressemble à une large main avec une partie d'armure n'apparaisse. Cependant, cette présentation sera bien courte, afin de s'économiser au plus possible, la petite mage ne voulant se fatiguer avant le moment propice. "Je peux manifester deux de ces mains et leur faire exécuter les tâches les plus basiques qu'il soit. Si le besoin se fait sentir de labeur manuel, celles-ci pourront nous être utiles. Mais je reste dans l'embarras d'avouer que ce ne sera qu'un court instant à chaque fois." Explique-t-elle, avec le plus d'honnêteté dont elle a fait preuve depuis leur rencontre. Mais elle tempère son assurance, ne souhaitant faire preuve d'arrogance.

La petite mage n'aura cependant pas l'indiscrétion de demander une réciproque à son interlocuteur, bien qu'elle ait affiché son point de vue tantôt. Si elle-même pense nécessaire d'afficher les cartes les plus utiles qu'elle possède, pour qu'elles soient prises en compte dans leurs futurs plans, elle n'aura pas l'indélicatesse de pousser autrui à se faire violence. La montée dans la neige est déjà, en soit, une forme de violence que l'on s'inflige. Mais le jugement est laissé à notre ami au nom de chevalier, et dont les vêtements auto-chauffant ne semblent à vue d’œil de non-connaisseur aussi efficace qu'ils ne le sont réellement, et un indice qui n'échappe pas à un certain regard de rubis...