Contrairement aux autres maisons, les autres n'ont pas été prévenus de ce qui se passe. Ils sont en sous nombre, et la plupart des membres ont préféré ne pas sortir, quand aux rares assez courageux ou fous pour s'aventurer en ville, il n'avaient pas voulu rester dehors trop tard le soir. En effet, qui sait, quelqu'un aurait très bien pu avoir envie de jouer à la chasse aux autres une fois sa soirée terminée. Ainsi, réunis dans leur grande maison, a peine confortable, les Autres se reposaient tant bien que mal suite aux émotions de la veille. Il faut dire que l'un des leurs avait quand même remporté une épreuve ! Certes, il a été disqualifié, car, bien entendu, un autre ne peut gagner, mais pour eux, il avait réussi l'exploit.
Cependant, alors que le soleil descendait bien au dessous du niveau de la mer, nimbant le monde d'un voile bleuté, puis noir, l'un des Autres, de garde, remarqua quelque chose d'étrange. Il faut dire que pour Amaterasu, explorateur confirmé, il est hors de question de dormir sur ses deux oreilles dans un contexte aussi particulier. La balafre sur son visage lui rappelle bien assez sa condition qui lui interdit la relâche. Jamais un Autre ne sera en sécurité. Alors, le grand homme avait décidé de veiller sur ses frères et soeurs, même dans un tel contexte. Il faut dire que la notion de maison n'a jamais été aussi vraie que pour les autres, qui forment un vrai clan. Entre Autres, on est bien obligé de se serrer les coudes, vu que le monde entier ne nous fera pas de cadeau... Toujours est-il que l'homme remarqua quelque chose d'étrange. Une ombre. Non, deux. Trois. Aucun doute pour la sentinelle, ces types étaient venu jouer un sale coup. La zone était interdite, après tout ! Ne voulant pas cependant sonner l'alerte, de peur d'inquiéter ses plus jeunes congénères (certains étant encore des enfants, d'autres ne savant pas se battre), il alla doucement réveiller ceux qui manient bien la lame, réunissant une dizaine d'hommes, femmes, et adolescent(e)s. Ce n'était peut être qu'une fausse alerte, mais tout le monde connais la prudence d'Amaterasu, et tous savent que son intuition est toujours juste. Alors, réunis dans un coin de la pièce obscure, le balafré commença son briefing.
"Désolé de vous avoir réveillés, mais je pense qu'on a de la visite. J'en ai repéré 3, et ils sont peut être plus nombreux... Écoutez, je sais bien que, quoi qu'il arrive, même si ce sont eux qui attaquent, nous seront en tord. Je doute que le fait que la zone nous soit réservée suffise... Je prends l'entière responsabilité de ce qui suivra. Je veux bien accepter les discriminations, je veux bien accepter la haine, mais des salopards qui viennent attaquer des enfants, je refuse. Alors, faites ce qui doit être fait. Je me fous des conséquences, tant que les gosses et les démunis sont saufs."
Bouillant de haine, le vétéran crache toute la haine qu'il a envers le monde à travers ces quelques phrases. Il a perdu son visage à cause de sa condition, il a toujours souffert bien plus que les gens normaux pour réussir. Et pourtant, il excelle dans son domaine. Mais cette injustice n'est rien, qu'un détail, devant celle qui autorise des psychopathe a venir attaquer des personnes sans défense dans leur sommeil. Cela le dégoute, le révolte, le révulse. Et il sera prêt à tout pour que, pour une fois, le monde ai peur d'attaquer les Autres à raison.
"Vous êtes avec moi ?"