Event - Pour vivre un peu plus

La nuit est calme et douce dans la grande demeure des équipés. Certes, les températures sont relativement chaudes, mais les aventuriers épuisés par la journée intense d'hier dorment à poing fermés. Certains ont une pensée pour leur cheffe alitée, mais tous savent qu'elle s'en sortira. La maison des équipés à toujours été la plus puissante, et rien ne pourra jamais le changer. Pourtant, 5 lits sont vides. Et leurs propriétaires, absents, venaient de rentrer, dans un fracas qui tire du sommeil la plupart des équipés. L'un d'entre eux titube, les 3 autres trainent un 4eme, visiblement blessé. Et surtout, le plus inquiétant... est le message qu'ils hurlent, a plein poumons.

"A l'aide !! Les renforcés nous ont attaqué, la trêve est rompue, c'est la guerre !"

Immédiatement, des murmures inquiets commencent à raisonner dans la grande pièce commune, et des regards troublés sont échangés. Équipés et renforcés ne s'entendent pas, bien sur, mais de là à attaquer directement, pendant une trêve en plus ? C'est insensé ! Alors que le dortoir se réveille doucement, Izumo marmonne un chapelet d'injures, se souciant fort peu de la présence de jeunes équipés autour de lui. C'était le pire timing ! Sans Asaka, la force de frappe de la maison est grandement réduite. Il allait falloir trouver une solution pour résoudre cette crise, et vite. Le vieil homme au visage couturé de cicatrices n'était pas né de la dernière pluie, et, contrairement aux autres membres de la maison, avait suivi du près l'évolution des tensions, persuadé que le moment fatidique d'un affrontement arriverait. Il avait vu les jeux comme un moyen de retarder l'échéance, mais de toute évidence il s'était trompé. D'un bond, il est debout, et se rends à la rencontre du petit groupe, déjà entourés de curieux. D'un geste autoritaire, il écarte la foule, pour se frayer un chemin au centre. Un rictus passe sur son visage lorsqu'il reconnais les équipés en question, une bande de fauteurs de trouble bons à rien, adeptes des bars et des coups fumeux. Un rapide coup d’œil sur le blessé, et déjà, il a compris la situation.

"Chef, vous devez nous aider ! Les renforcés arr..."

le porte parole se tait lorsqu'Izumo pose son pied sur le ventre du blessé, au centre de la tache de sang, appuyant bien fort, dans un acte de cruauté manifeste.

"Vous allez le tuer !"

Une jeune femme terrorisée dans l'assistance, dont le cri d'assistance sincère n'était qu'une preuve de sa naïveté. Izumo la fusille du regard, avant de déclarer, calmement, mais chaque mot rempli d'une colère froide.

"Ce type n'est pas blessé, c'est le sang de quelqu'un d'autre. Alors EXPLIQUEZ MOI COMMENT LE SANG D'UN RENFORCE A FINI SUR SON TORSE"

le blessé, ivre, et visiblement trop perturbé par la pression de fer exercée par le remplaçant, vomit, alors que toute l'assemblée commence à comprendre ce qui se trame.

"Je vous jure, chef ! Ils nous ont attaqué, on a fait que se défendre !"

Un rire amer sort des lèvres du quinquagénaire.

"Ils vous ont attaqué et c'est vous qui n'avez rien... foutaises. Au moins, vous auriez du tuer tous les renforcés et ne pas laisser de témoins."

Le vétéran se tourne alors vers l'assemblée, l'air grave.

"Takai va exiger réparation. Et cette réparation sera sanglante. Alors, allez chercher vos armes, et préparez vous. Nous allons devoir nous battre pour nos vies. Quand à ces 5 là... Je les aurai tué moi même, mais dans la situation actuelle, nous ne pouvons nous passer de combattants. Leur sentence attendra. Ainsi ai-je parlé"

Cependant, cette solution semble trop fataliste. Il ne peut croire que tout doive se résoudre ainsi. Alors, il reste silencieux quelques secondes, observant ses camarades de maison, espérant une fulgurance de l'un d'eux. Ou bien ça sera la guerre totale, chacun pour soi.

- Si Takai exige réparation, pourquoi ne pas leur livrer ceux qui ont commis les crimes ? Certes, je ne suis pas d'avis que donner en pâture mes propres camarades soient une sainte bonne idée, mais pour éviter une guerre et plusieurs morts, ce serait notre meilleure initiative. S'il y a eu des témoins, ils pourront témoigner et ainsi, les renforcés sauront que ce sont bien ces cinq idiots ici présents qui ont causé tout ça. Un sang versé pour un autre. Un sacrifice pour la paix, un bien maigre sacrifice, mais je suis persuadé que tout comme moi, vous ne voulez pas d'une guerre, n'est-ce pas, Izumo ?

J'étais assis sur une caisse, à marmonner des incantations maudites envers Abyss Maxwell pour nous avoir privé de notre cheffe. Ces gars, je les connaissais, c'est bien pour ça que j'ai dit tout haut mon idée. Si notre maison pouvait se passer de déchets comme eux, il n'y a rien de plus que des rebuts. Si nous voulons préserver notre trêve, c'est ce qui doit être fait, même si Izumo me dit le contraire, je les amènerai à Takai, seul.

- Le seul inconvénient c'est que nous ne nous rendrons sûrement pas à Takai, moi seul non, mais si on s'y met tous pour nous frayer un chemin jusqu'à lui. Sans faire couler le sang. Je sais que c'est beaucoup demander à notre maison, nous sommes les plus forts et même si les renforcés nous combattent, ils seront toujours écrasés par notre force de frappe et notre union, mais je ne veux pas vous perdre, quitte à donner ma vie pour tous vous protéger. Moi j'irai, seul s'il le faut, au quartier des renforcés pour rencontrer Takai. Sans verser le sang de quiconque, pour notre bien et pour celui de notre pays.

Je m'avançais en regardant mes camarades indécis, certains avaient déjà leur arme en main et d'autres se préparaient à partir, mais j'espérais que mon message leur était tous parvenus.

- Ne nous serait-il pas plus convenable de tout régler sans effusions de sang, notre cheffe serait fière de nous. Ne pensons pas avec nos armes, mais avec notre tête. Même si ceux sont eux qui ont tout commencé, nous sommes responsables de nos frères déchus. Il est donc de notre devoir de terminer cette guerre avant qu'elle ait débutée. Je sais aussi que dans un cas comme dans l'autre, certains d'entres nous perdrons la vie, peut-être que moi aussi je mourrai, mais je veux donner ma vie assurer la survie de toutes les maisons. Les psychés iront probablement se terrer comme ils l'ont toujours fait et je ne sais pas ce que décideront les élémentalistes, mais équipé et renforcé devont nous entendre et pas nous entre-tuer ! Nous sommes la fière et puissante maison des équipés, montrons aux renforcés qu'il n'y a pas que la force qui fait notre gloire tant réputé ! Qui est avec moi ?!

J'avais prononcé ces paroles en brandissant mon poing et non ma lance, j'espérais que beaucoup m'écouteraient, j'attendais le bon moment pour me faire connaitre auprès de mes frères et soeurs et je pense bien qu'il est temps pour moi de sortir du lot. Notre cheffe est absente, il leur faut donc un nouveau leader temporaire et ce leader, ce sera moi.