La fin du rêve. Mission F - [Pv - Abyss]

On s'était mis d'accord pour partir en mission, tous les deux. Après tout, c'est comme ça qu'on s'est rencontrés, ça nous rappellera peut être de bons souvenirs ? Mouais. Je garde encore les traces de notre combat contre la sainte patate, et ma fierté garde encore la trace de la façon dont il m'a sauvée, ce jour là. Tss.

Ça aurait été n'importe qui, je l'aurai brisé en deux. Mais bon, lui, il a le droit. M'enfin, qu'il se vante pas trop non plus. Sinon je le remettrai à sa place. Oui mais, est ce que j'ai vraiment envie de le remettre quelque part ? est ce que c'est pas parce que justement il est fort que je l'aime autant ? Nan, nan. C'est moi la plus forte. Ahh, mais non, c'est lui, tu as vu comment il semble survoler le dungeon ? Nonon, c'est moi. Eh je fais bruler des trucs, moi ! Oui mais lui il a un pouvoir tellement bizarre que c'est un autre, il est forcément plus fort ! Nan, c'est moi, car je brule les gens forts ! Donc j'admets qu'il est fort, mais non j'admets pas, aaaaah !

Faut que j'aille taper sur des trucs.

M'étant réveillée la première, je m'étais glissée hors du lit en silence pour ne pas le réveiller, m'habillant en un éclair, et attrapant délicatement ma lame pour sortir de la maison, j'avais déposer un baiser sur sa joue. Ensuite, je m'étais dirigée vers le terrain d'entrainement, en attendant qu'il se réveille à son tour. Et, c'est dans cet état d'esprit que j'ai commencé à m'entrainer.

Le "terrain" en question n'est que le petit espace un peu derrière l'immeuble, entre deux ruelles, un genre de terrain vague, dans lequel j'avais dressé des cibles et des poteaux de bois très abimés maintenant. Il m'avait vu un bon nombre de fois, venir suer sang et eau au rythme de combats contre des ennemis imaginaires toujours plus nombreux. L'entrainement, c'est ma vie, dès que je ne me bats pas il faut que je reste affutée, sans cesse, pour être toujours meilleure.

Et pourtant, depuis qu'il est là, ce n'est plus pareil. Il me trouble, et c'est bien ce que je craignais. Mes pensées finissent toujours par revenir à lui, me détournant lentement mais surement de mon objectif. Et je refuse ça. Alors, faute de mieux, je tente de ne pas y penser en m'entrainant, encore, et encore, et encore. Je commence doucement, tranquillement, et j’accélère le pas. Encore, et encore, et encore. Ce qui m'arrache un sourire. Cette danse, c'est celle qu'on avait faite, tous les deux. Meurtrière, brutale, sauvage, pourtant élaborée toute seule, elle me semble maintenant incomplète. Et si c'était ça, la solution ? Apprendre à devenir inséparables, hors combat comme en pleine action ?

Brr, ça me fait froid dans le dos.

Déjà le matin ? Eh bien, il est si rare que je me lève aussi tard. En même temps, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. J'en profite pour me prélasser encore quelques instants dans le lit ; vu qu'Umeki est déjà levée j'ai l'occasion de me prélasser dans un lit tranquillement. Je me demande bien ce que va nous réserver la journée...

Après quelques minutes, je me décide à me lever. Je m'habille, je prépare un petit déjeuner, et je sors le déposer non loin de l'endroit où se trouve Umeki avant de me diriger vers la rue principale pour un petit checking des missions. Je n'ai pas envie de trop me prendre la tête aujourd'hui, mais il faut bien gagner de quoi manger, et s'entraîner un peu. Aujourd'hui, ça serait donc du monster bashing un peu tranquille, de quoi se faire la main et réviser les bases. En plus, ça pourra permettre d'explorer un peu plus les neufs premiers étages.

Je rentre donc pour poser l'affiche de mission sur la table, tout en me posant pour manger. Oui c'est vrai, j'avais amené le déjeuner à Umeki sans penser à manger moi-même. Pas très malin le Abyss. Dite Umeki que je m'empressais d'aller voir après avoir mangé.

« Ya une petite mission qui demande de tuer une quinzaine de monstres dans les premiers étages. Je me disais que c'était le bon truc pour avoir une petite prime tout en allant se familiariser avec les premiers étages avant d'aller se frotter au Boss d'étage, t'en dis quoi ? On est parti ? »

Je savais déjà qu'elle n'avait pas spécialement de raison de refuser. J'étais déjà donc parti me préparer avant de sortir tout guilleret, prêt à aller revisiter l'endroit qui nous avait apporté tant de problèmes et de bonheur.

Je ne l'ai pas vu passer, mais je trouve le petit déjeuner qu'il a gentiment déposé dans un coin du terrain. je devais vraiment être trop prise dans mes enchainements, du coup je n'ai même pas pu le remercier, ce qui veut dire qu'il a vraiment fait ça par pure bonté et ça le rend encore plus craquaaaaant ahhh. Il me fatigue parfois.

Je fais une petite pause, le temps de manger ce qu'il m'avait préparé. Mon dieu, il ne mentais pas en disant être doué en cuisine. Ce qui fait encore un point pour lui, il est vraiment fatiguant. Pff. Je prends mon temps pour déguster tranquillement, et je finis juste à temps pour le voir débarquer de nouveau, m'adressant la parole de loin.

« Ya une petite mission qui demande de tuer une quinzaine de monstres dans les premiers étages. Je me disais que c'était le bon truc pour avoir une petite prime tout en allant se familiariser avec les premiers étages avant d'aller se frotter au Boss d'étage, t'en dis quoi ? On est parti ? »

Boss d'étage, monstre à tabasser, prime. Il sait décidément me parler. Je fais tournoyer ma lame, sautillant presque d'impatience, avant de lui répondre en hurlant (pour être sure qu'il m'entende, étant donné qu'il était déjà parti)

"Ça marche ! Je brule d'impatience !"

Est-ce que je suis impatiente d'aller m'aventurer avec lui, ou est-ce parce que j'adore la frénésie du combat ? je sais pas trop. Mais une chose est sure, je suis sur-motivée, surtout que je suis déjà bien échauffée. Et, en plus, j'ai bien mangé. Tout est réuni pour que je sois en pleine forme !

Je me dirige tranquillement vers la maison, et je me met à attendre Abyss devant la maison. Je souris en repensant que lors de notre virée nocturne, c'est lui qui m'avait attendu, alors que maintenant c'est à mon tour. On avait fait et dit tant de choses, pour finalement retourner au même point... Mais, hé, il y a un progrès quelque part. J'ai l'assurance que, la prochaine fois que nous nous retrouverons dans cette situation, ça sera pour aller tabasser le boss ! Un petit moment passe encore avant que Abyss ne sorte, et je lui adresse alors la parole :

"Eh beh, t'en a mis du temps ! Bon, alors, il suffit qu'on aille tuer des monstres, c'est tout ? Pas de patates, j'espère !"

Allez, on se prépare et on est parti, direction : Le Dungeon. J'espère que cette fois ça va mieux se passer que pour la patate géante, chose qu'Umeki ne tarde pas à me faire remarquer, en plus du fait que selon elle, je n'ai pas été assez rapide.

« Rooh, du calme ma puce, ya pas le feu. Et oui, la mission c'est de tuer des monstres, mais pour moi ça compte juste comme un bonus. Le but c'est de se familiariser avec les neuf premiers étages pour pouvoir attaquer le boss en toute confiance la fois suivante ! De plus, je te trouve bien enthousiaste pour une petite qui a maintenant plus peur des patates que des araignées. » dis-je avec un petit rire.

Je tente de détendre l'atmosphère, mais je dois bien avouer que cette rencontre avec la reine Patate m'a aussi pas mal secoué. Même si cela ne me paraissait pas des plus.. nouveaux. Peut-être est-ce que j'avais déjà été confronté à la mort avant, ou peut-être que le fait d'avoir été un Autre pendant deux ans m'a entraîné à ne pas donner grande valeur à ma vie. Mais quoi qu'il en soit maintenant, je donne une importance beaucoup capitale à ma vie que cette d'explorer le Dungeon : La valeur de le faire avec Umeki.

« Je vais même faire la mission d'une manière beaucoup plus intelligente que l'aventurier moyen. Le but est de sécuriser le passage et éviter les problèmes avec les monstres des bas étages. Et comme je l'ai déjà dit, je donne la même valeur à la vie d'un monstre qu'à celle d'un humain... c'est à dire pas grand chose, tu me diras ; mais c'est déjà ça de pris. Je vais donc essayer de repérer les espèces les plus... mauvaises et agressives, pour faire le ménage la dedans. Ça profitera autant aux monstres de la zone qu'aux prochains aventuriers qui passeront. »

Sur ces mots, nous arrivons déjà devant l'immense structure, et c'est parti pour une ascension qui me parait encore et toujours plus familière. Quand me vient une réflexion censée et facile, qui allait nous faciliter la tâche.

« Et de plus, de ce que j'ai vu et pour une raison qui m'échappe, les monstres ont une tendance à essayer d'éviter le conflit avec nous. Nous pouvons donc en conclure que les créatures qui s'en prennent à nous sans qu'on les agresse sont des créatures catégorisables comme "mauvaises" ! Bon allez, j'avoue, j'ai juste envie de me venger des loups du deuxième étages ! »

J'affiche un petit sourire mauvais. Ceux là... je les retiens, et je suis sûr de pouvoir me rappeler de chacune de leur caractéristique, de la moindre cicatrice que l'un d'eux aurait pu avoir, de la moindre tache de couleur sur leur poil. Ils avaient attenté à nos vies alors que nous étions affaiblis la dernière fois. C'était... pas très courtois, et je ne compte pas l'être non plus.

« Rooh, du calme ma puce, ya pas le feu. Et oui, la mission c'est de tuer des monstres, mais pour moi ça compte juste comme un bonus. Le but c'est de se familiariser avec les neuf premiers étages pour pouvoir attaquer le boss en toute confiance la fois suivante ! De plus, je te trouve bien enthousiaste pour une petite qui a maintenant plus peur des patates que des araignées. »

Une veine se contracte sur mon front au ton de ses paroles. Ma puce ? Petite ? Peur ? Nan mais il se prends pour qui, là ?? Je place tout doucement ma lame contre son ventre, avant de lui dire calmement, bien que mon calme soit de façade.

"Je t'aime bien, mais si tu m'appelle encore petite je te tue sur le champ, ou au moins je te marque à vie. Et sache que je n'ai nullement peur, et que les patates comme celle de la dernière fois, j'en tue dix quand tu veux. C'est juste que je n'ai pas très envie d'en affronter une de sitôt, parce qu'elles sont assez insupportables. Mais je n'ai pas peur, petit."

J'insiste bien sur le mot peur, avant de laisser son torse de nouveau libre. Je l'aime, vraiment, mais là il franchit des limites qu'il ne faut même pas aborder avec moi. Et, je jure que je serai capable de mettre ma menace à exécution, qu'importe mon affection pour lui. Il y a des choses qu'il ne faut pas me dire, et ça en fait partie. Vexée, je le boude un peu et je reprends mon masque glacé, l'écoutant raconter la suite de son idée.

Je l'écoute, tout le long du chemin qui nous mène au Dungeon, et effectivement je conçois que ça soit une bonne excuse pour en réalité aller explorer jusqu'à l'étage 9. Mais, si normalement j'aurai approuvé son idée, parce qu'après tout pourquoi pas, là, je suis en colère. Et j'ai tout sauf envie de faire comme il le veux.

"Je me fiche totalement de la valeur que tu accorde aux monstres, agressifs comme passifs. Ils sont tous incapables de me vaincre, alors je vois pas pourquoi je les épargnerai. On va aller jusqu'à l'étage 9, mais je compte trucider tout ce qui bouge. Et puis, comme ça, ça fera réellement le ménage."

Je dis ça d'un ton froid, toujours avec l'expression détachée que j'avais adoptée tout à l'heure. Il m'a tellement énervée qu'il faudra un bon million de monstres pour me calmer. Je n'attends même pas sa réponse pour ouvrir le chemin vers le Dungeon, et je ne vérifie même pas qu'il me suive.

Je suis énervée.

Et bien et bien, je pensais qu’un combat fini moitié morte et notre rapprochement lui aurait fait gagner en maturité mais.. Enfin si, elle a gagné en maturité, juste moins que ce que j’espérais. Elle est encore jeune et son passif fait qu’elle réagit au quart de tour ; je ne suis personne pour juger après tout. Je pose ma main sur son épée pour l’abaisser doucement, mon regard perdant un peu de son éclat.

« D’accord, d’accord, je note. Je te présente mes excuses pour avoir bousculé ta fierté. Même si t’en prendre à moi ne te servira pas à grand chose. Apprends tout de même à maîtriser tes petits élans de fierté face à moi, m’insulter passe encore mais… en tant qu’Autre, j’ai un peu de mal avec les menaces de mort. »

Enfin, je ne m’attendais pas vraiment à beaucoup mieux de la part d’une humaine… Enfin si, je me voile la face, je m’attendais à mieux de celle ci et je suis un peu déçu, mais passons. J’ai des bestioles à tuer, ça me passera un peu les nerfs… Non, bien sûr que non. Finissons cela, une discussion avec Florentin me fera le plus grand bien. Et en plus, la voilà partie dans son idée de faire un massacre… En un sens je n’ai pas de raison de l’en empêcher.

« Écoute, tu fais bien ce que tu veux. Comme je te l’ai dit je fais simplement cela de manière pragmatique, je n’accorde pas plus de valeur à leur vie de toute manière. Si ça peut t’aider à te passer les nerfs sur autre chose que ma fierté et ma joie de vivre, ça sera d’autant plus utile. »

Moi, sarcastique ? Non… juste un peu… blessé. Enfin, les voilà les loups, de quoi s’entraîner un peu. On a traversé le premier étage sans même que je m’en rende compte, ses paroles m’ont plus affecté que ce que je pensais. Je me lance à corps perdu dans une danse meurtrière, histoire de me vider un peu l’esprit. Décidément en voilà du monde qui veut attenté à ma vie aujourd’hui, je suis depuis toujours une proie de choix.

« D’accord, d’accord, je note. Je te présente mes excuses pour avoir bousculé ta fierté. Même si t’en prendre à moi ne te servira pas à grand chose. Apprends tout de même à maîtriser tes petits élans de fierté face à moi, m’insulter passe encore mais… en tant qu’Autre, j’ai un peu de mal avec les menaces de mort. »

Tss, si il compte attirer ma pitié avec sa condition, c'est raté. Je sais qu'il est au delà, et je sais que si je dois mettre ma menace à exécution, notre combat risque d'être long et douloureux, car je connais sa force. Et, non, je ne compte nullement maitriser mes élans de "fierté", comme il l’appelle. Le jour ou je ferai ça, c'est que je ne suis plus la même. Et ça sera inquiétant. M'enfin, passons. Suite au refus de son plan, il ne s'énerve pas, ou n'essaye pas de protester non plus. Tant mieux, ça lui évite sans doute une patate dans la figure.

« Écoute, tu fais bien ce que tu veux. Comme je te l’ai dit je fais simplement cela de manière pragmatique, je n’accorde pas plus de valeur à leur vie de toute manière. Si ça peut t’aider à te passer les nerfs sur autre chose que ma fierté et ma joie de vivre, ça sera d’autant plus utile. »

Sur ce, il se tait. C'est pas plus mal, comme ça on aura pas l'occasion d’envenimer les choses. Je le boude tout le premier étage, mais les monstres brillent par leur abscence. Peuh. Quand on passe l'escalier, j'essaie de garder une fierté, mais il est définitivement bien trop à l'aise, et j'enrage de me sentir si impuissante face à lui. Nan mais, c'est insupportable ! Les escaliers sont ballotés dans tous les sens, mais lui, môssieu, fait comme si de rien n'était, comme si il était plongé dans ses pensées et que le monde n'avait pas d'impact sur lui. Je vous jure, insupportable.

Toujours est-il qu'on y est, à cet étage 2. Et, bim, voilà les loups. Les sales bêtes ont décidément envie de se faire un sandwich avec ma viande, j'en compte sept, mais c'est moi qui doit avoir le sourire le plus carnassier de la bande. EN-FIN. Je vais taper sur des machins, et ça ira mieux. Ça va toujours mieux comme ça. Abyss a déjà foncé dans la mélée, toujours avec son expression mi-absente mi-supérieure agaçante. Oh, je vais les massacrer si vite que tu sera obligé de perdre cette expression !

Je me lance égallement, faisant tournoyer mon épée pour faucher les bêtes sauvages qui s'approchent un peu trop de moi. je virvolte, sautant vers un loup légèremet isolé pour le trancher net en deux, avant de changer ma lame de main pile à temps pour découper le museau d'un loup qui avait profité de mon assaut pour me foncer dessus. De surprise, il recule, mais j'avance pour l'achever en l'éventrant, avant de reculer de nouveau légèrement et observer la situation. Deux d'entre eux semble focalisés sur moi, et les autres sur Abyss. Okay, c'est pas un souci. Je leur saute littérallement dessus, ma lame vers l'avant dans une fente, pour atteindre l'un d'entre eux, et j'achève le dernier en le cognant littéralement du plat de ma lame, une fois, deux fois, trois fois. Je le cogne, cogne et cogne, je ne veux pas le tuer, je veux l'écraser. Comme j'aimerais écraser tous les soucis que l'Autre me procure. Je frappe, alors que le combat doit déjà être fini, et si je pleure, ce n'est que de rage.

Enfin, après un moment qui semble être une éternité, j'arrête ma sinistre besogne, pour m'appuyer sur ma lame, soufflant un peu légèrement épuisée. Sentant son regard, je lui lance.

"Ben quoi, un problème ?"

Je sais pas si j'ai pu tout extérioriser, mais ça fait un peu de bien.

J’en fini rapidement avec les quelques créatures qui m’entourent, restant dans la lune, laissant mon corps réagir par lui même. Après en avoir fini, je me retourne vers Umeki pour voir comment elle s’en sort… Et bien et bien, je ne suis pas le seul à avoir envie de me passer les nerfs on dirait, même si Umeki a sa façon très “personnelle” de se passer les nerfs sur quelque chose. Pauvre loup, j’aimerais pas être à sa place. Mais bon, il le méritait, il avait qu’à pas nous attaquer la dernière fois qu’on s’était croisés. Je regarde un peu la scène de massacre, c’était tout ce qu’il y avait de moins artistique possible, mais bon, je ferai avec. Et là voilà qui m’alpague, décidément, elle ne sait pas trop sur quel pied danser, et elle a l’air totalement perdue. Essayer de refouler ça avec de la violence.. Je crois que j’ai déjà connu quelqu’un qui lui ressemblait à un époque.

« Non ce n’est rien, je ne fais que.. Constater, dira-t-on. »

Je commence à récolter de quoi prouver que les créatures ont bien été tuées, ce qui n’est pas bien difficile, mortes elles ne se défendent pas. Je continue ensuite vers les escaliers suivant que l’on peut déjà apercevoir au loin. Les premiers étages sont d’une facilité presque déconcertante ; de ce que je crois comprendre, seuls les mini boss de zone comme la Reine Patate valent le coup. Mais bon, je continue mon chemin sans trop me poser de questions. Si vite et si bien que j’en viens à reconnaître les environs… On est arrivé à l’étage 4, déjà ? J’aurais bien voulu essayer de m’en formaliser, mais je suis bien plus occupé à essayer de superposer la Umeki d’hier soir avec la Umeki de ce matin.. C’était vraiment la même personne ? Elle avait un dédoublement de personnalité ? Ou elle avait juste perdu sa contenance sous le coup de l’émotion la nuit dernière.

Oh, tiens, des escaliers. Comme quoi le temps passe vite quand on… s’occupe l’esprit. Mais je commence soudain à reprendre un peu mes esprits, et les marches sous mes pas se font doucement plus tangibles au fur et à mesure que l’on s’approche de l’étage 5. Il y a quelque chose là haut. L’odeur du sang des loups ne le ferait pas fuir ? Au contraire ? Ou est-ce juste mon imagination qui me joue des tours. Je dégaine une de mes armes, mon regard se faisant plus perçant.

« On va arrêter les chamailleries pour aujourd’hui. J’ai de toute manière l’impression que si tu veux me voir mort, tu vas peut-être en avoir l’occasion. Il y a quelque chose à l’étage 5… »

« Non ce n’est rien, je ne fais que.. Constater, dira-t-on. »

Moui, j'ai du mal à y croire. Même si je ne suis pas la plus délicate des femmes, il est assez rare que je me laisse autant aller. Mais il faut dire qu'il me perturbe vraiment beaucoup, et je ne sais juste pas comment faire avec lui, comment m'y prendre.

Alors je tape sur des trucs.

Notre expédition continue, bon gré mal gré, et malgré quelques monstres sur notre route que je découpe vite fais bien fait, nous ne croisons aucun réel souci. Nous sommes devenus forts, vraiment. C'est un pas de plus vers le palier qui me permettra d'égaler ma sœur, et de la vaincre. Petit à petit, je m'en approche... Nous avançons d'étages en étages, maintenant plus ou moins habitués aux vents capricieux qui secouent les escaliers, et plus si impressionnés par l'altitude que nous prenons rapidement. Et dire qu'il reste tant d'étages au dessus de nous... Si le monde à un plafond, alors nul doute que le Dungeon doit pouvoir l'atteindre. Mais, c'est à l'étage 4 qu'Abyss se fige, soudainement, tandis que je lui lance un regard mi intrigué mi inquiet. C'est pas normal qu'il réagisse comme ça, lui d'ordinaire si décontracté.

« On va arrêter les chamailleries pour aujourd’hui. J’ai de toute manière l’impression que si tu veux me voir mort, tu vas peut-être en avoir l’occasion. Il y a quelque chose à l’étage 5… »

Sa phrase résonne dans le silence du Dungeon, comme si elle éveillait ladite menace, endormie, qui nous surveillait. Nous sommes juste devant l'escalier, et l'étage suivant semble soudainement plus sombre, annonciateur de danger. Je ne le remet pas en question, car j'ai foi en lui. Je ne le questionne que sur un point.

"Plus dangereux que la patate ? ou pareil ?"

Je ne sais pas ce qu'il ressent. je ne comprends même pas comment il peut ressentir quelque chose. Mais, si la déconvenue contre sa majesté des tubercules m'avait apprise quelque chose, c'était la prudence. Une prudence glorieuse, courageuse et mortelle, mais une prudence quand même. Alors, pour une fois, je ne vais pas foncer tête baissée à l'étage 5.

Fin, pas pour l'instant.

[Estime : 70 / Culpabilité : 20]

« Beaucoup plus. Je me demande même ce qu’une telle présence vient faire à l’étage 5… »

J’avais prononcé ces mots avec un petit tremblement dans la voix, sans pour autant pouvoir identifier le sentiment qui en était à l’origine. Mais cela n’allait pas m’empêcher d’avancer pour autant. Lorsque nous pénétrons dans l’étage 5, mes sens sont en alerte. J’ai un sentiment.. familier, ce sentiment de faire face à quelque chose que je connais. Un ennemi que j’aurais déjà rencontré ? Une espèce que j’avais l’habitude d’affronter ? Ou juste… cette sensation palpable de mort que je n’avais encore jamais ressentie ? Je serre ma main sur la garde de mon épée, avec cette horrible sensation d’être.. Observé ? Senti ? Ressenti ? Mon esprit est embrumé de questions. Cette étage est pourtant si calme.. Si… mortellement calme.

Non, non. Cette ambiance m’est définitivement familière. J’avais déjà ressenti ça auparavant. J’avais déjà était dans une situation semblable. Pas ce combat où l’on risque sa vie.. Non, c’est bien trop.. facile, bien trop sécuritaire. Non c’est cette sensation qu’à chaque instant, à n’importe quelle moment, une créature pouvait sortir du brouillard ambiant pour vous happer. Ce moment où vous êtes intimement persuadé d’avoir entendu des pas autour de vous, une respiration juste au creux de votre oreille… qu’une main glacée est doucement en train de serrer votre coeur. Vous l’avez vu, cette lueur ? L’éclat de l’oeil de la créature qui, ELLE, sait très bien où vous êtes ? Vous l’avez déjà ressenti, ce désir irrépressible de fendre l’air de votre lame, quitte à blesser votre alliée, car vous êtes intimement persuadé que là, MAINTENANT, l’ombre qui incarne vos peurs va surgir ? C’est ce que je suis en train de ressentir en ce moment et c’est…

GRISANT

Un petit rire d’extase vient doucement traverser mes lèvres. Je me sens, pour la première fois depuis… jamais… vivant. J’ai cette sensation que ma vie est menacée, que quelque chose existe pour avoir de l’emprise sur elle. Cette créature qui est là, qui rôde… c’est un adversaire digne de moi. Je ressens certes cette forme, cette puissance qui caractérise les monstres du Dungeon, et celle ci encore plus, à cet étage.. Mais aussi, un véritable sens de la chasse. Un véritable art de la traque émane de ce qui danse autour de nous. A cet instant précis, mon esprit est focalisé sur une seule idée : Je veux rencontrer cette entité qui fait battre mon coeur. Je veux me trouver face à face avec ce qui m’inspire de la PEUR. Pour la première fois depuis que j’ai pénétré dans ce Dungeon, je ne suis pas sûr de l’issue d’un combat, je ne me sens pas de prévoir chaque action et chaque réaction des formes de vie qui m’entoure. Et il y a quelque chose, à cet étage, qui sait aussi bien, voire mieux que moi, que nous ne sommes plus “seuls” à cet étage ; nous sommes deux. Une aura froide et impérieuse commence doucement à entourer mon être… et nous nous répétons l’un comme l’autre une phrase, une idée simple et froide que j'évoquais sans m’en rendre compte à haute voix.

« Aujourd’hui, ce sera toi la proie. »

J’avais prononcé cette phrase dans un souffle, cela ne me pris que quelques secondes.. Et pourtant.. Cela m’aurait empêcher d’entendre.. Ça ? Tout est clair maintenant que j’ai fini de prononcer cette phrase, je ne sais même pas si une seconde s’est écoulée, et pourtant.. C’est comme si elle avait toujours été là, cette présence derrière nous.

Sans réfléchir, je tends violemment la main sur le côté, écartant Umeki en l’envoyant voler quelques mètres plus loin, une chance que mes réflexes aient réussi à prendre le dessus [Estime : 70]. Elle au moins, elle peut esquiver cette patte gigantesque qui est en train de fendre l’air dans ma direction [Culpabilité -5] mais… ce n’est pas vraiment mon cas. [Estime : 70 / Roll : 28]. J’ai à peine le temps de lever mon épée pour me mettre en garde, alors que l’impact se fait. Je sens la violence du coup se répercuter à travers ma lame et mon corps, et je vais rejoindre Umeki.. Enfin, je lui passe à côté pour aller m’étaler sur le sol une bonne vingtaine de mètres plus loin. Je parviens rapidement à me redresser, mais la douleur est tangible, même si elle commence doucement à s’estomper. [Estime : 70]

« Beaucoup plus. Je me demande même ce qu’une telle présence vient faire à l’étage 5… »

Une goutte de sueur passe dans mon dos, alors que je serre ma lame un peu plus fort. Qui sait ce qui peut nous attendre ? Quel genre de démon cela peut il bien être ? J'en tremble presque, déjà que la patate m'avait semblé être intuable, qui sait ce qui peut y avoir de pire encore ! Mais déjà Abyss avance sur le pont, tandis que je reste figée un moment, la peur prenant le dessus.

Mais, le voyant s'éloigner, je me ressaisit. Oui, j'ai peur. Je suis terrorisée. Mais, avec elle, un sentiment exaltant monte. Je ne suis rien face à une puissance bien plus grande. Je ne suis qu'un insecte, insignifiante. Alors qu'en face de moi se trouve la force ultime, celle qui me surpasse en tout point. Cela me fait un effet étrange, comme un papillon de nuit attiré par la lumière. Certes, elle le brule, inlassablement, mais il continue d'y aller, jusqu’à en mourir. Je ne peux qu'y aller, je brule d'y aller. De voir cette puissance brute de mes propres yeux.

Et de me battre.

Nous avançons précautionneusement dans l'étage 5. Il semble calme, très calme, trop calme. je ne perçois rien, mais je comprends ce que peux avoir détecté Abyss. Il y a bien quelque chose qui rode ici, ce n'est pas normal. Soudainement le temps se fige au moment ou Abyss pose la main sur moi, me ramenant sur Terre, dans le moment présent, pour me faire voler plus loin. Je ne pensais pas qu'il avait autant de force brute !

Je me relève bien vite avant de me pencher au dernier moment pour esquiver un lancer d'Abyss qui me passe juste au dessus pour aller s’écraser plus loin. C'était quoi ça ??? Je n'ai pas le temps de distinguer ce qui m'attaque, mais c'est rapide, très rapide. Et c'est très gros. Je peux remercier mon entrainement et mes heures de danse qui me permettent d'esquiver, esquiver, esquiver encore, mais la chose est plus vive encore, et je me retrouve obligée de parer un coup qui m'arrive dessus de plein fouet, me faisant valser vers Abyss. Ma tête tourne, mais je me relève immédiatement, prête à combattre de nouveau. Je suis submergée, c'est impossible de suivre, alors c'est ça la vraie force ?

Cependant, l'assaut tant attendu ne vient pas immédiatement. Mes idées s’éclaircissent un peu, et je lâche malgré moi un rire sarcastique en apercevant notre adversaire. Il s'agit d'un renard titanesque. D'une bonne dizaine de maitre de long, ses pattes sont aussi épaisses que des troncs d'arbres, et son pelage est comme celui d'un renard normal, hormis quelques taches blanches. Mais le plus terrifiant, ce sont ses yeux. Rouges, vides de toute émotion hormis la ruse, ils nous fixent, comme pour deviner la meilleure façon de nous exécuter. De plus, loin d'être gêné par son gabarit, la bête semble être détentrice d'une vitesse dépassant de loin celle de ses congénères.

"C'est un délire... Il y a vraiment des trucs aussi dingues dans ce Dungeon ?... C'est... génial."

Génial. Un monstre de dix mètres de haut sanguinaire, c'est génial. Je n'ai qu'une envie, l'affronter jusqu'a y passer. Finie la peur, finie la prudence. C'est lui ou moi. Et il faut que ça soit moi. Et déjà, les attaques reprennent. Je ne suis plus une conscience. Je ne suis qu'une danse, instinctive, bestiale. Et... j'adore ça.

[Estime : 70 / Culpabilité : 15]

Et bien c’est qu’elle était grande la bestio.. Attend, tu m’as frappé avec ta patte droite là..? Celle amochée et tout ? Grand Dieu qu’est-ce que ça aurait été si elle avait frappé avec la gauche ? J’ose même pas imaginer. C’est peut être un peu trop gros pour nous ça.. Mais bon, pas comme si on avait le choix, de toute façon. Alors que je suis plongé dans mes pensées, en train de réfléchir, je vois une Umeki fendre l’air pour venir s’écraser non loin de moi. Je la regarde un peu, elle a l’air d’aller bien, enfin.. Pas trop mal. Je soupire à la vue de la créature titanesque qui nous toise d’un regard malicieux, alors que ses yeux rouges se plongent dans les miens.

Il y a comme une sorte de.. Compréhension mutuelle. Mais pas la jolie compréhension mutuelle qu’on peut voir dans les contes de fée, non. Celle ci est beaucoup plus.. Malsaine. Et encore une fois, je prononce une phrase à haute voix, qui nous traverse très certainement l’esprit à tous deux.

« Alors c’était toi… »

Je tourne doucement mon regard vers ma camarade d’infortune, tout en commençant à réfléchir à un plan. Heureusement, nos deux styles de combat étaient très agiles, ils allaient nous permettre de nous déplacer facilement. Je ne pense honnêtement pas que nous somme de taille pour nous en sortir, ou alors il nous faudrait un coup de chance. Un coup de chance.. Déjà il va nous en falloir un pour rejoindre l’étage 6 sans mourir.

« J’ai comme toi très envie d’affronter cette créature Umeki. Mais je ne pense pas que nous allons pouvoir l’achever aujourd’hui. On va essayer un petit combat d’usure, pour essayer de rejoindre le sixième étage. On se reposera un peu une fois arrivé là haut. »

Je me lance donc dans une course effrénée vers l’escalier que je peux apercevoir au loin, rapidement rejoint par le Renard. Mais c’est pas possible, comment on va pouvoir le rejoindre cet escalier ?! J’esquive un coup de patte, qui ne me passe vraiment pas loin et… [Estime : 70 / Roll : 78] mon corps réagit tout seul, alors que je glisse le long du sol avant de continuer ma course. Est-ce que cette bestiole vient de me balancer un ROCHER dessus avec sa queue ? On est vraiment qu’au 5ème étage ?!

Je me rue sur elle pour sauter et essayer de lui asséner une entaille le long de la patte, mais j’arrive à peine à lui infliger une coupure qui la fait reculer en poussant un petit cri. Elle me toise alors que j’entends Umeki passer derrière moi en courant. Il ne me faut rien de plus pour moi aussi continuer ma course vers l’escalier que nous atteignons sans trop de.. Problèmes ?

« Mais il est où ce foutu renard ?! »

Je demande ça sans trop attendre de réponse, occupé à monter les marches quatre à quatre en direction du sixième étage. Je n’avais jamais réalisé une ascension aussi rapide, et je suis bien heureux de pouvoir apercevoir le sol du sixième étage sous mes yeux, alors que je commence à reprendre mon souffle.

« C’est bon… on a réus… »

Je me coupe dans ma phrase et dans mon élan qui allait me pousser à me vautrer sur le sol pour me reposer. Quelque chose ne va pas… Quelque chose… Approche ?

« J’ai comme toi très envie d’affronter cette créature Umeki. Mais je ne pense pas que nous allons pouvoir l’achever aujourd’hui. On va essayer un petit combat d’usure, pour essayer de rejoindre le sixième étage. On se reposera un peu une fois arrivé là haut. »

Tss, ça m'ennuie de le reconnaitre mais il a raison. On ne pourra pas vaincre la grosse bestiole, mais j'ai envie de l'affronter quand même. La mort ne m'effraie pas, au contraire elle m'attire. Je veux connaitre cette puissance, l'approcher, la défier, et si je suis vaincue par elle, alors ce ne sera que justice. Mais je veux mon combat glorieux, celui qui me confirmera dans ma condition, et qui me donnera espoir. Je dois devenir plus forte que la bestiole, ou mourir.

J'aurai été seule, je me serai sans doute battue. Jusqu'au bout. Mais je ne sais pas si c'est son ton de voix, son regard, ou simplement sa présence qui me font cet effet, mais il réussit l'exploit de me rendre lucide de nouveau. Je ne fuis pas, je ne fais que battre en retraite pour la vaincre le moment opportun. Alors, quitte à battre en retraite, autant le faire avec passion !

Je ne fuis pas, je vole. J'ai rarement couru aussi vite, mais je ne ressent pas de la frustration à l'idée de fuir cet ennemi dantesque. Ça aussi,ça fait partie du jeu. Le vaincre à la course, c'est déjà un début. Et j'ai beau courir, de toutes mes forces, je le sens se rapprocher, inlassablement, bien plus vif que nous, et mon sourire ne cesse de croitre. Tant de force, c'est magique. Même pendant notre course effrénée, la bête ne s'arrête pas, et continue ses assauts, et je réplique du mieux que je peux. Il faut éviter des coups latéraux, des tentatives de fauchage, des bonds, mais tout ceci n'est qu'une danse sauvage, inlassable, aux enjeux après tout négligeables, à savoir ma vie.

Et pourtant, nous l'emportons. Nous arrivons à l'escalier, et une fois les premières marches gravies, plus de grosse bête. Il faut croire que ce qui avait marché sur les loups marche sur toutes les bêtes du Dungeon, elles semblent ne pas pouvoir passer d'un étage à un autre.

« Mais il est où ce foutu renard ?! »

J'entends Abyss paniquer, donc je le rassure comme je peux, criant pour couvrir le vacarme des rafales de vent :

"Si c'est comme les loups, il peut pas passer d'un étage à l'autre ! Il a du abandonner !"

Nous continuons notre ascension, pour finalement arriver au sixième étage, et je m'assois tout de suite pour reprendre mon souffle. Ah, ça, on est pas passés loin, mais on a gagné !

« C’est bon… on a réus… »

Il se coupe dans sa phrase, et j'ai une sensation de déjà vu. Je lui lance un regard un peu hébété, me dis pas qu'il y en a une autre ici aussi ? Je me relève juste à temps pour voir sa majesté des renards atterrir lourdement à nos cotés, ayant réussi à bondir par je ne sais quel prodige depuis l'étage inférieur.

"Il est INCROYABLE !"

Je ne peux retenir mon admiration pour la bête, vraiment d'un niveau supérieur. Je fais tourner ma lame, animée par une motivation nouvelle, presque un second souffle, devant l'ampleur du monstre qui attente à nos vies.

"Abyss, je crois que si on veut s'en tirer, on pourra pas le faire par la fuite. Il faut lui faire assez mal pour qu'il fuie, c'est tout !"

Une idée me traverse. Alors que la bête nous tourne autour, comme pour nous jauger avant une attaque, je me rapproche d'Abyss, pour lui dire, lui tendant ma main libre.

"Dis, quitte à peut être y rester, tu veux pas qu'on fasse ça ensemble ? Un peu comme quand on avait" oups, esquive de patte "dansé ensemble ? Une dernière danse..?"

Je pense qu'on s'en sortira pas. Mais, quelle joie de mourir ainsi, vaincu par une entité surpuissante, en exécutant la danse la plus sauvage, meurtrière, et divinement gracieuse que j'ai jamais effectuée ! Je ne regrette rien. J'aurai connu de belles choses, après tout... grâce à lui.

[Estime : 70 / Culpabilité : 15]

Et voilà son Altesse Renard qui débarque, ayant trouvé le moyen de venir nous rejoindre. En même temps quand on est une créature surpuissante de 10 mètres de haut, on peut surement trouver la possibilité de sauter d’un étage à un autre. Je me rends pas compte moi, je fais moins de deux mètres !

Mais Umeki vient avec une idée, ou plutôt une proposition ; et je dois avouer qu’elle est plutôt alléchante. Après tout, quitte à affronter la mort en face, autant le faire avec panache. Et elle avait marqué un point, on ne pourrait pas fuir cette bête, on allait devoir la faire fuir. Je prends sa main dans la mienne.

« La meilleure façon de finir.. Ou d’en finir, qui sait. »

Mais alors que je sens le contact de sa main contre la mienne, je sens ma magie s’activer, [Affection : 80 / Roll : 92] il semblerait que notre petit couple ait été béni par la magie de la chance. Avec le boost temporaire qu’allait lui procurer ma magie, Umeki serait très certainement capable de dépasser mes propres compétences [Estime : 70], et peut être même de nous sortir de ce mauvais pas face à ce Renard.

« Ah, voila encore une meilleure option. Tu dois le ressentir, mais on dirait que t’as eu ta chance au tirage magique. Par contre, ça va pas durer plus de quelques dizaines de secondes, donc t’auras pas plus de deux ou trois chances. Je vais essayer de t’avoir une ouverture ! »

Sans plus attendre, je me rue vers la créature, lame à la main. J’esquive les quelques coups de pattes qu’elle tente de me donner, et sa tentative de morsure ne se solde pour elle que par une jolie balafre en dessous de l’oeil. Mince ! J’ai loupé une bonne occasion ! Mais la créature a quand même senti le danger se rapprocher un peu trop près de son oeil, et s’est reculé d’un coup peut être un peu trop sec. J’en profite pour lancer un couteau en direction du même point, elle a l’air de beaucoup tenir à ses yeux. Elle l’esquive avec difficulté, et commence un peu trop à se focaliser sur moi. C’est ta chance, Umeki !

Il attrape ma main, et malgré le danger et notre mort imminente, tout devient comme plus... enchanteur.

« La meilleure façon de finir.. Ou d’en finir, qui sait. »

Qui sait ? Bien que cela me semble quasiment impossible, j'ai l'impression que lorsque nous sommes tous les deux, rien ne peut nous stopper. Nous sommes plus que nous même, nous sommes un tout, et ce tout peut soulever des montagnes. Étrange sentiment s'il en est, mais qui mine de rien commence à être familier. Et puis, je ne sais pas, le contact de sa peau me galvanise. J'ai l'impression de me dépasser, de me transcender, comme jamais je ne l'ai fait auparavant. Que sa présence me mène doucement vers un niveau supérieur, pourtant hors de portée mais bien réel. Il me montre la voie, et je n'ai qu'a suivre la lumière. Je le sens dans mes os, je le sens dans mon esprit. Tout est différent.

« Ah, voila encore une meilleure option. Tu dois le ressentir, mais on dirait que t’as eu ta chance au tirage magique. Par contre, ça va pas durer plus de quelques dizaines de secondes, donc t’auras pas plus de deux ou trois chances. Je vais essayer de t’avoir une ouverture ! »

Mon cœur bat la chamade, alors que ses paroles résonnent à mes oreilles. Il m'a vraiment rendue plus puissante, temporairement certes, mais il l'a fait ! Il me lâche la main, fonçant sur la bête, négligeant tout danger, et même si j'aurai adoré que notre contact dure plus longtemps, il n'est pas encore l'heure de danser pour notre mort. Il réussit à repousser doucement la bête, en menaçant ses yeux, tandis que je guette, relativement proche. Les rares attaques qu'elle m'envoie sont esquivées avec une aisance surprenante, comme si la véritable menace de cet étage, actuellement, c'était moi. Et puis, subitement, une faille se présente. La bête se fend dans une attaque vers Abyss, et je n'ai qu'a foncer à une vitesse surhumaine pour lui asséner un coup d'une violence inouïe droit dans le poitrail, faisant flamber mon épée pour l'occasion.

La bête gémit sou l'impact, se faisant légèrement projeter, et une grande plaie sanguinolente s'ouvre là ou j'ai frappé. En plus, son poil roux prend feu, et la voilà se transformant petit à petit en brasier sur pattes. Gémissant encore, visiblement plus effrayée que blessée, elle s'enfuit à toute vitesse, vraisemblablement pour éteindre la flamme. J'accuse le coup, mine de rien j'ai du utiliser mon pouvoir, mais ce n'est pas encore l'heure de se reposer. Notre chance de fuir, la voila !

"Abyss ! Au 7eme, vite, avant qu'elle ne revienne !"

J'espère qu'elle a suffisamment peur du feu pour nous laisser tranquille un moment. Et qu'elle ne nous poursuivra pas. Et que je tiendrai le coup. Tant d'inconnues, et pourtant encore tant d'étages à parcourir, dans un sens comme dans l'autre. Et si ce qui devait être une simple exploration allait se transformer en une balade directement en enfer ? Toujours est-il que pour l'instant, celle qui a gagné... c'est moi !

"Trop cool ta magie ! Tu pourra le refaire ? S'ilteplait s'ilteplait s'ilteplait c'était trop bieeeen !"

[Estime : 70 / Culpabilité : 15]

J’avoue, je pense que même moi, une des personnes les plus anti-Lyos de l’existence.. J’ai prié. Parce ce que là, si cette chance était raté, je voyais déjà arriver ma mort au galop. Mais heureusement pour moi, Umeki a l’air de s’être très rapidement habituée à ses nouvelles capacités temporaires, et s’est sert d’une manière parfaitement coordonnée. Elle fonce vers la créature et lui assène une coup de taille avec la même aisance que si la créature avait été parfaitement immobile, et son Altesse des Renards se transforme rapidement en sa Majesté des Flammes. Je me mets à sa place, ça doit faire mal, et surtout, ça doit surprendre.

Et la voilà qui commence à s’enfuir vitesse grand V devant ce retournement de situation parfaitement inattendu, d’elle comme de moi. Pendant quelques instants d’hébétement, je me tâte à lui courir après, mais je me dis que ce ne serait pas une bonne idée. Si je veux ma revanche, je vais devoir aller la chercher plus tard. Pour l’instant, il va falloir suivre la lucidité d’Umeki et se diriger vers l’étage 7… Attendez, la lucidité d’Umeki ? Ah bah comme quoi j’avais pas vraiment tort, elle évolue beaucoup plus vite après avoir côtoyé la mort. Enfin, cela n’empêche pas son.. Enthousiasme face à la réalisation de ce qui venait de se passer.

« Oui oui, je peux le refaire. C’est juste que normalement c’est assez fatiguant. Là ça ne m’a rien coûté parce que, comme quelques fois, ma magie se déclenche parfaitement au hasard. Mais tout comme je peux soigner un allié, je peux aussi augmenter son potentiel pendant quelques instants. Et plus mon affection pour cette personne est haute, plus ma magie sera puissante. L’effet parfaitement inverse se produit face à un adversaire. En ce qui me concerne, je peux me soigner, mais j’ai la chance d’avoir une augmentation de potentiel passive qui est le reflet de mon estime de moi-même… et la malchance que ma magie puisse choisir de me blesser ou de me maudir si j’ai des raisons de m’en vouloir pour quelque chose. »

Après cette petite explication, j’ai le plaisir de me rendre compte que nous venir de gravir les escaliers nous menant à l’étage 7, et que pour le moment, aucun Renard géant enflammé n’est venu nous y rejoindre.

« Je te propose d’explorer un peu l’étage 7 et de rentrer. Qui sait si on ne va pas tomber sur une créature similaire dans les étages suivants.. »

J’avais dit ça, un brin d’inquiétude et d’excitation dans la voix, tout en commençant à vagabonder dans l’espace qui s’offrait à moi. Un espace qui m’apparaissait toujours aussi.. Facile d’accès.

« Oui oui, je peux le refaire. C’est juste que normalement c’est assez fatiguant.

Jusque là, c'est normal. Fin, je veux dire, moi aussi je suis fatiguée quand je fais mon pouvoir ! Même si le mien il a la classe.

Là ça ne m’a rien coûté parce que, comme quelques fois, ma magie se déclenche parfaitement au hasard.

J'essaie de m'imaginer avec ma magie qui se déclencherai au hasard. Brr, j'aurai bien vite fais de me bruler moi même, ou de bruler ma maison.

Mais tout comme je peux soigner un allié, je peux aussi augmenter son potentiel pendant quelques instants. Et plus mon affection pour cette personne est haute, plus ma magie sera puissante.

Une amélioration... de potentiel ?

En ce qui me concerne, je peux me soigner, mais j’ai la chance d’avoir une augmentation de potentiel passive qui est le reflet de mon estime de moi-même…

Passive, reflet, il avait parlé d'affection à un moment. Euh, euh.

et la malchance que ma magie puisse choisir de me blesser ou de me maudir si j’ai des raisons de m’en vouloir pour quelque chose. »

Hein, depuis quand on parle de malédiction ? ça avait un rapport avec le potentiel ça ? Ou alors plutôt le reflet d'estime de... Haaa j'ai rien suivi c'était trop compliqué ! Je préfère quand ça va droit au but, genre je fais cramer des trucs avec mon épée ! ça, ça me parle ! Il aurait pu dire "je te rends plus forte" et bim, ça marche ! Mais ça doit être ça, un pouvoir d'autre, un truc supra compliqué... je dois afficher une tête assez étrange suite à son "explication", car il enchaine assez vite.

« Je te propose d’explorer un peu l’étage 7 et de rentrer. Qui sait si on ne va pas tomber sur une créature similaire dans les étages suivants.. »

Je hoche la tête, puis je lui emboite le pas, grommelant dans mes pensées "c'est pas compliqué, bruler des trucs." "c'est quoi déjà son histoire de reflets de bidules" "j'ai rien compris" "il pouvait pas juste cramer des trucs lui aussi", pour finalement se retrouver à l'étage 7.

Bon, il ne devrait pas y avoir de majesté renard encore planquée ici, et je peu comprendre qu'il ne veuille pas trainer. mais en même temps...

"On est si prêts de l'étage 9, tu veux pas qu'on pousse un peu ? En plus on a pas encore trucidé assez de monstres... et pis je pense qu'on devrait être plus tranquille maintenant, et que même le giga-renard devrait se méfier un peu avec nous."

Je veux aller au bout, même si il restera le boss à affronter la prochaine fois. J'ai envie de me dire que je l'ai fait, pour, je sais pas, marquer le coup. Et être sure et certaine la prochaine fois. Le boss, méfie toi !

Elle a l’air de n’avoir absolument rien compris à mon explication, ce qui m’amuse un peu. C’est vrai que les pouvoirs des Autres doivent être pour la plupart assez compliqués à comprendre ou à interpréter. En plus de cela, ma petit Umeki a l’air de vouloir pousser un peu plus son exploration, soit, je n’ai rien contre.

« Bon, d’accord. Si on fait le chemin en marchant doucement ça nous permettra de nous reposer un peu, et ça me permettra de soigner les quelques blessures qu’on a reçu. Pour ce qui est de tuer les créatures, je te laisse ce loisir ; nous soigner va déjà être assez fatiguant pour moi. »

Sur ces mots, je continue à marcher, direction : l’étage 8. On a déjà bien exploré le septième, et comme d’habitude, c’est pour l’instant assez instinctif pour moi. Maintenant que j’y pense elle a raison, on est quand même près de l’étage 9, ça serait dommage de ne pas pousser jusque là bas. En attendant, je retente une explication à la sauce.. Plus.. Umeki.

« Bon, pour faire simple concernant le pouvoir. Quand j’aime bien un truc, je peux lui faire des trucs cool. Quand j’aime pas un truc, je peux me faire des trucs pas cool. Et moi, j’ai des raisons de me sentir fier comme j’ai des raisons de m’en vouloir. Ça va mieux comme ça ? »

En tout cas, j’espére que ce sera assez. Je me laisse aller à mes pensées alors que nous traversons le huitième étage. Pas vraiment de problème dans celui ci, et je n’ai aucun mauvais pressentiment qui aurait pu laisser penser que Jean-Michel Renard est en train de nous rattraper. J’en profite donc pour commencer à élaborer un plan contre lui, au cas ou on le recroiserait en descendant. Et si c’est pas en redescendant, bah ça sera demain ! J’ai bien l’intention de lui faire sa fête à celui là.

« D’ailleurs Umeki, la question est stupide, étant donné que ta réponse est évidente. Mais on est bien d’accord qui se on se farci pas God Renarda au retour, on revient lui faire sa fête demain ? Je suppose qu’en plus, ya une jolie prime sur sa tête. »

J’ai presque hâte de lui retomber dessus, alors que je me rends compte que nous venons d’arriver à l’étage 9, où je ressents déjà un peu plus d’hostilité. Umeki va pouvoir se passer les nerfs, abandonner un combat, comme ça, ça avait dû la frustrer un peu. Tant mieux, on avait pas encore le compte de saloperies à ramener.

« Bon, d’accord. Si on fait le chemin en marchant doucement ça nous permettra de nous reposer un peu, et ça me permettra de soigner les quelques blessures qu’on a reçu. Pour ce qui est de tuer les créatures, je te laisse ce loisir ; nous soigner va déjà être assez fatiguant pour moi. »

C'est vrai que sous adrénaline je n'avais rien remarqué, mais effectivement notre combat ne nous avait pas laissé indemne. Du sans coule de nombreuses petites plaies sur mes bras, je ne sais pas si c'est à cause des branchages que j'ai heurtés, ou tout simplement la patte du renard. Et puis, comme ça il me laisse tuer les autres bestioles qui nous viendraient hypothétiquement dessus. Depuis ma douche de puissance, je n'ai qu'une envie, retourner me battre. C'était glorieux. Mais, notre passage à l'étage 8 se fait plutôt tranquillement, sans machin à massacrer, et Abyss tente de me réexpliquer son pouvoir (ce qui veut dire qu'il a vu que j'avais rien compris, il doit me trouver sotte !).

« Bon, pour faire simple concernant le pouvoir. Quand j’aime bien un truc, je peux lui faire des trucs cool. Quand j’aime pas un truc, je peux me faire des trucs pas cool. Et moi, j’ai des raisons de me sentir fier comme j’ai des raisons de m’en vouloir. Ça va mieux comme ça ? »

Heum. Hum. Je comprends bien le début, mais pas trop la suite. Se faire des trucs pas cool à lui même, c'est bizarre non ? Et, tout le monde à des raisons de se sentir foer, comme de se sentir... pas fier. moui. j'ai toujours rien pigé. Mais je vais quand même lui lâcher un :

"Oui, oui..."

Peu convaincu. Je pense que je vais juste me dire qu'il peut faire plein de trucs, et le laisser faire. Ça sera plus facile ! Nous continuons notre route sans accorchages, pour arriver finalement dans l'étage 9. Il relance un sujet, pour rompre l'espèce de silence gênant qui s'était installé entre nous deux.

« D’ailleurs Umeki, la question est stupide, étant donné que ta réponse est évidente. Mais on est bien d’accord qui se on se farci pas God Renarda au retour, on revient lui faire sa fête demain ? Je suppose qu’en plus, ya une jolie prime sur sa tête. »

Bien sur qu'on allait l'exploser ! Je fais s’entrechoquer mes poings, manquant de peu de m'auto-décapiter avec ma lame en rotation, brulante d'en finir avec sa somptueuse majesté des canidés.

"Évidemment ! Après la dérouillée qu'on lui a fichue, je compte bien la finir, prime ou pas ! On a pas tous les jours l'occasion de dérouiller un truc aussi balèze !"

Si on arrive à vaincre ce monstre... Alors, on pourra se dire qu'on est vraiment forts. Hihihi. Tu verra, grande sœur. Je te vaincrai sans aucun souci. Comme tous ceux qui se mettront sur mon cheminnnnnn... je me sens décoller malgré moi alors que quelque chose m’attrape les épaules. Par pur réflexe, je fais un tour avec mon épée et je découpe la chose, qui me laisse tomber avec un piaillement courroucé, et j’atterris sur mes pattes, un peu sonnée par ma soudaine chute. Je lève la tête juste à temps... pour esquiver une paire de serres tendues vers moi. Et je comprends alors ce qui se passe.

Des chouettes. Mais pas des petites chouettes, oh non. Chacune d'entre elle devait bien faire ma taille. Et, non seulement leurs griffes sont bien acérées, comme le sang coulant depuis mes épaules en témoigne, mais en plus, et c'est sans doute le pire, leur vol est totalement silencieux. On ne pourra pas se battre à l’ouïe, et c'est un vrai problème !

Mais, après ce que nous avons vécu, j'ai l'impression que rien ne peut m'arrêter, et je me sens pousser des ailes (haha). Elles volent ? Très bien. Je n'ai qu'a attendre qu'elles descendent pour attaquer, et d'un coup de lame bien placée, je la découpe en rondelles. C'est là que mon style de combat est pratique, nul besoin de faire dans la finesse ! Et, en la faisant tourner partout, j'évite de me faire surprendre, tranchant parfois quelques morceaux de volatiles involontairement.

"Aha, des trucs qui volent ! Super, j'avais pas encore essayé de tuer des cibles volantes, ça m'entrainera bien !"

Elles sont bien mal tombées. Je vais en faire du poulet frit.

[Estime : 70 / Culpabilité : 15]

Et bien et bien, elle a l’air plus que motivé. Pas que ça me dérange cependant. Et pendant que je suis occupé à nous soigner, voilà que je ressens une impression étrange derrière nous. J’ai à peine le temps de bondir sur le côté, et je vois Umeki réagir en tailladant l’air autour d’elle. Wah, des chouettes, et pas la version mini. Des espèces de grosses bestioles bien en chair et en plumes. Impossible d’entendre ces saloperies voler, et dire qu’il faut que je concentre sur le fait de soigner nos blessures.

Je me contente d’esquiver les coups de serres, essayant de ne pas me faire tuer, tout en soutenant Umeki. Je ne peux pas maintenir un soin constant en situation de combat, mais je peux au moins atténuer les douleurs qu’elle ressent, histoire de lui faire gagner en concentration.

Cependant, ces ennemis ne valent pas grand chose à côté de la terreur rousse et blanche qu’était sa Majesté des Renards, officiellement renommée God Renarda. En assez peu de temps, Umeki en fini avec les créatures. Je peux maintenant m’affairer à récupérer de quoi prouver nos exploits, et reprendre immédiatement la route en direction de la sortie.

« Allez zou, ne perdons pas de temps. Plus vite on descend, et moins on a de chance de tomber sur God Renarda. »

Il est rare que je cherche à éviter un affrontement. Mais si celui ci devait se faire, j'espère autant qu’il se fasse dans des conditions plus propice. Pour l’instant, l’idée va être de rentrer, de me soigner, et de me reposer. On reviendra demain pour lui faire sa fête, à cette saloperie.

J’en parle mal, mais en un sens je l’ai pris en affection cette créature. J’en regrette presque de devoir la tuer. L’affronter était un tel plaisir.. Enfin, il faut que je me reprenne. Je trouverai bien des adversaires intéressants dans les étages supérieurs. Mais cette créature en particulier m’a marqué. Peut-être parce que c’est la première qui arrive à sérieusement me tenir tête de manière.. intelligente.

Une fois le massacre proprement effectué (des chouettes, nan mais vraiment ? Après le renard, ça manque cruellement d'originalité.), je me retrouve à essuyer ma lame, non pas que le sang me dérange, mais c'est parce que j'essaie de la garder en bon état malgré tout. Pas parce que j'ai de l'affection pour un père qui n'est rien de plus qu'un étranger à mes yeux, mais parce que je dois reconnaitre que les possibilités offertes par cette dernière sont grisantes. Un véritable outil de mort, incroyable. Ça serait dommage qu'un peu de rouille sanglante vienne affecter son efficacité. Abyss ramasse avec précaution de quoi prouver nos exploits, avant d'ajouter :

« Allez zou, ne perdons pas de temps. Plus vite on descend, et moins on a de chance de tomber sur God Renarda. »

Effectivement, je préfèrerai éviter de croiser God Renarda (puisqu'on dirait que c'est son prénom, maintenant), alors qu'on ne venait pas pour le tuer de base. Et pis, comme le disait Abyss, il y a sans doute une prime sur sa tête. Alors, quitte à l'exterminer, autant que ça nous rapporte un peu ! Nous redescendons donc, avec la certitude que ces étages sont définitivement trop faibles pour nous. Hé, même les monstres de l'étage 9, on en a fait de la chair à pattée. Hormis les renards surpuissants, rien ne peut nous stopper. Oui, bon sauf des araignées. Ou alors, sauf des patates géantes. Imaginez, des patates géantes qui sautent d'étage en étage... Le délire !

Notre redescente se passe tranquillement, bien plus tranquillement que l'aller. Sans doute que nos macabres trophées, ou le semblant de défaite infligé à God Renarda ont calmé les autres bestioles. Malgré tout, en passant aux étages où nous avions affronté la bête, je reste quand même un peu prudente, au cas ou elle débarque de nouveau, afin de prendre sa revanche. Mais rien de ce genre ne se produit, et nous sortons du Dungeon sans même un seul affrontement. Ah, ça, les bébêtes ont appris qui était leur maîtresse, hein ??

Dès la sortie, nous nous rendons à un bureau proche de l'imposante tour, pour montrer que nous avons accomplis notre mission. L'homme chargé du poste, d'âge mur, et dont le visage couturé de cicatrices témoigne par lui même de son experience, nus voit arriver avec un air moqueur, avant de perdre très vite de sa superbe lorsque nous posons nos preuves sur sa table.

"Mouais... des loups, normal... et, des chouettes ? Vous êtes allés jusqu'a l'étage 9 ?? Mais vous savez pourtant qu'avec la bête qui rode, c'est dangereux !"

"Mouais... m'enfin on l'a fait fuir, quand même. Elle est grosse, mais elle vaut rien du tout."

Le type me lance un regard rond, avant de me demander des détails. Je lui en donne, avant de lui demander si sa tête a été mise à prix, ce à quoi il me répond sur l'affirmative. Je lance un regard complice à Abyss, avant de lui dire de nouveau.

"Bon, ben gardez nous ça de côté, après ce qu'on lui a mis je refuse qu'on nous rafle la récompense. On reviendra demain, à l'aube, pour aller l'achever."

Le gars secoue la tête, avant de déclarer, sur un ton toutefois plus respectueux depuis notre annonce.

"Je sais pas quelle est votre force, mais sachez que c'est interdit d'y aller à moins de 3. On vous laissera pas y aller. Même après ce que vous avez dit."

J'ai beau m'énerver, le type ne flanche pas. Il a du en voir d'autres, des gens comme moi. Tss. Après m'être bien énervée, je finis par céder.

"Bon, ben arrangez vous pour nous trouver des boulets en plus avant demain, à l'aube. De toute façon ils serviront à rien."

Et, sur ce je boude. On va encore avoir des poids inutiles, qui vont juste nous ralentir indéfiniment. Quelle plaie !